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austrelieculture

12 janvier 2010

How bizarre how bizarre

Ben voilà, je l'ai quittée, l'Australie ! Je ne réalise pas bien encore ce qui se passe... J'ai été triste de partir car rien ne garantit pour le moment que je reviendrai et reverrai un jour tous ces gens et lieux auxquels je suis à présent attachée, et pourtant, j'ai gardé le sourire jusqu'au bout, parce que évidemment, je suis contente de revenir en France malgré tout... c'est bizarre de voyager, on sent son cœur partagé en permanence et il faut apprendre à jongler avec cela !

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Maintenant je vous écris de Hong Kong où je passe quelques jours avant de rentrer en France. Je vis cette étape comme une transition : retour dans l'hémisphère Nord et donc retour à l'hiver avec des températures un peu plus fraiches qu'en Australie mais plus chaudes qu'en France (paf ! au milieu !) ; retour à la ville avec les bruits et odeurs de bus et en même temps, avec le plaisir de beaucoup sortir (surtout au resto, c'est souvent moins cher que de cuisiner à la maison !), de regarder les gens vivre en fourmillant, de ne cesser de m'étonner quant au développement de cette ville ; retour au français, parce qu'il y a plein de Français ici... et puis retour aux grands immeubles, aux odeurs de cuisines asiatiques et aux Hongkongais, qui me rappellent le quartier chinois à Paris, qui est à deux pas de chez moi !

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Je retrouve aussi Internet au quotidien et prends le temps d'organiser ma rentrée : faire un cv, lire un peu la presse (plutôt larguée je suis !), rêver à une vie parisienne glaciale mais sympa, organiser mes albums photos pour mieux vous les montrer bientôt dans le cadre d'une expo (il y aura une version à Paris, une autre à Oloron, tenez-vous prêts)... voilà, rêver à ma future nouvelle vie, dans la même lignée que ma vie austrélienne. Pas de projets sur le long terme, mais des idées et plusieurs options pour les prochains mois ! Surtout, rester ouverte, attentive, prête à rebondir, toujours, il y a du bon dans tout. J'aime ce rythme et espère bien le garder !

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Je pensais écrire un article du genre "bilan d'un an en Australie", mais rien ne vient comme je veux. Alors je crois que mon blog va se finir ainsi, tout simplement. Si vous voulez savoir la suite de mes aventures, il faudra inventer ou réinventer une autre relation : si vous m'envoyez des messages via le blog, je les recevrez sur mon adresse mail, qui reste inchangée bien-sûr, puis je conserve mon numéro de portable. Enfin, j'habiterai toujours au même endroit, à Ivry. Voilà, vous savez tout maintenant !

Merci à tous mes lecteurs de m'avoir suivie cette année. Je me suis sentie lue et du coup soutenue... et j'en ai eu parfois besoin ! J'ai eu l'impression d'être plus forte parce que jamais seule. Par ailleurs, écrire pour des gens qui en général ne connaissent pas grand chose de l'Australie a été vraiment très stimulant et j'ai découvert un tel plaisir à cet exercice que je pense continuer à écrire (plusieurs pistes en projet).

Retour à Ivry-sur-Neige samedi !

Nouveaux albums : "Roadtrip avec la sœurette" (roadtrip réussi, au fait !) + "Escales à Hong Kong"

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Hong Kong, mardi 12 janvier 2010 à 11h (4h du mat' en France)

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16 décembre 2009

Dernière ligne pas droite

Trois mois à faire du WWOOFing pouvaient paraitre longs, mais finalement, ils sont déjà passés ! Ils ont été intenses en apprentissages : jardinage, agriculture, cuisine et nutrition, vie en pleine nature, vie en communauté, éloignement géographique... Ce printemps passé en Tasmanie n'aura du coup pas fait que fleurir les jardins visités, mais aussi des idées, des passions, des valeurs... un jardin intérieur, rien qu'à moi. Je me sens à la fois triste de quitter cet environnement qui me plait tant, et en même temps, "boostée" à bloc pour l'avenir, pleine de nouveaux envies et projets qui, si je me mettais à essayer de les réaliser, vous paraîtront fous tellement ils m'embarqueraient dans une toute autre vie. Dans mes nouvelles folies, il y aurait par exemple, celles de quitter Paris un jour ou l'autre, de travailler aux côtés des agriculteurs bios, de commencer un composte et un jardin dès que possible dans ma chère maison béarnaise... et puis de revenir en Australie, bientôt ! Ben oui, ici aussi, il y a trop de choses que je n'ai pas eu le temps de faire et qui m'allèchent trop. Puisque que administrativement parlant, j'ai normalement la possibilité de revenir, je crois que je trouverais dommage de ne pas en profiter. Donc on verra bien comment les choses évoluent l'année prochaine - car j'ai quand-même un grand besoin de me "poser" quelques mois en France - mais il n'est pas impossible que je ne fasse que passer. Ici en Australie, il y a toute la côte ouest (et tant d'autres coins) qui m'est encore totalement inconnue et il paraît que c'est dommage, il y a aussi cette communauté aborigène dont je continue à m'intéresser et auprès de qui j'aimerais passer du temps, il y a tous ces gens que j'ai rencontrés et que j'aurai toujours envie de revoir et il y a enfin tous ces rêves en suspens dans ma tête que je n'aurais pas de mal à développer s'il le fallait. Mais je sais, peut-être que je rêve trop, et qu'une fois en France, je serai contrainte d'atterrir... je n'espère pas en fait, mais je me prépare au moins à vivre quelques turbulences, au cas où !

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Ces trois mois en pleine nature m'ont étrangement plongée dans une réflexion sur mes origines. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de mon Béarn "pas natal mais presque", alors que je n'en ai jamais été aussi éloignée. C'est peut-être parce qu'ici, dans cette région qui ressemble étrangement au Béarn sans les montagnes au fond (vertes collines, forêts, vie rurale tranquille et créative, brebis, vaches...) je me sens, pour reprendre ma propre expression "comme un wallaby dans le bush" et que quand je pense à la vie à Paris, j'ai du mal à sourire... Pourtant, j'ai bien hâte d'y retrouver les gens, mon vélo et la forêt de Fontainebleau... mais le souvenir que j'ai du mode de vie parisien me paraît, 11 mois après l'avoir quitté, superficiel (je déteste toujours faire les boutiques et avoir l'air d'une plouque parce que je ne suis pas assez bien sapée !), stressant et trop rapide pour moi et je l'appréhende de plus en plus. C'est dans trois semaines que je reviens et cela me tarde un peu malgré tout... mais j'ai déjà hâte de descendre au "Pays". Quand-même, c'est fou comme le désherbage, ça décoiffe, hein ?!

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Mais avant ce retour, j'ai encore de super aventures à vivre et en plus, pas avec n'importe qui... avec ma sœuuuuuur ! En provenance directe de Paris ! J'ai vraiment trop de chance quand-même ! Comme, faute de temps avant mon retour, je ne suis pas sûre d'écrire un article sur ce qu'on aura vécu, je vous donne quelques indications sur ce que nous pourrions vivre, puisque pour ne pas changer, j'ai une liste "grande comme ça" d'endroits et de gens à visiter et en même temps, les circonstances décideront du programme.

Ce qui est sûr, c'est que j'ai loué un van (encore une fois !), que l'on prendra à Melbourne et rendra à Sydney, 12 jours après. On va beaucoup rouler, surtout dans l'Etat du Victoria (Sud-Est de l'Australie), et on va voir tout plein de belles choses : des plages de rêve en pagaille, des montagnes, la Murray River, du désert, des forêts, des villes fantômes, des oiseaux incroyables... et puis vous vous en doutez, tous les classiques du type kangourous, cowboys, pies, café latte et autres 4x4. En plus, ici, c'est presque l'été et nous croulons sous les fruits rouges ! J'espère bien qu'on trouvera quelques fermes sur la route pour se servir nous-mêmes, cela serait une bonne occasion de rencontrer des autochtones tout en se régalant. Parait-il aussi que la région se débrouille pas mal dans le domaine viticole et a la fantaisie de produire du vin de fraise... peut-être, si cela se trouve, qu'on aura la fantaisie d'y goûter ? On vous racontera tout cela bientôt, c'est promis.

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Le roadtrip se finira où il a commencé pour moi, il y a bien longtemps maintenant, à Sydney. Ce sera alors le temps des derniers moments avec tous mes amis 2009, ceux de Sydney, ceux des Blue Mountains... puis de reprendre l'avion, pour Hong Kong  puis Paris en ce qui me concerne, pour Paris directement pour la soeurette. J'espère bien écrire au moins un dernier article sur ce blog avant mon retour, donc je ne vous dis pas adieu et/ou à bientôt tout de suite, mais juste "Bonnes fêtes et tout le tralala" !

Lilydale, mercredi 16 décembre 2009, 23h (13h en France)

27 novembre 2009

I reckon : action with Nature **

Lors de mon précédent article, je vous disais entre autres choses, que la nourriture n'est pas un droit, mais un don de la Nature. J'en suis toujours convaincue, mais peu de temps passé à travailler dans des fermes me suffit à ajouter que c'est aussi beaucoup de travail, de temps et de générosité donnés par ceux qui y travaillent ! Maintenant, quand je mange un petit pois, je vois le témoignage de toute une aventure et le savoure d'autant plus ! Non, non, je ne suis pas en train de délirer et rassurez-vous, je ne me suis pas fait envoûter par une secte... mais plutôt par le charme et l'excitation de participer à cette aventure, que je trouve pleine de spiritualité.

Aujourd'hui, j'ai donc envie de vous raconter comment je vis et comprends mon expérience agricole. Juste pour raviver les mémoires, je rappelle que ces deux derniers mois, j'ai travaillé pour une entreprise familiale qui produit des plantes et en fait des tisanes et quelques produits cosmétiques bios, dans un cadre médicinal, et aussi, juste pour le plaisir. Cette famille a aussi un énorme potager, dans lequel j'ai passé beaucoup de temps.

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Avant de me lancer dans cette aventure, on m'avait prévenue : travailler la terre, c'est physique et fatigant... haha ! comme si ça allait me faire peur ! il est vrai que l'agriculture bio demande beaucoup au corps, puisque par respect pour l'environnement et nos santés, elle n'utilise pas de produits chimiques pour éliminer mauvaises herbes et insectes, et limite les appareils à moteur. C'est donc le corps qui désherbe, récolte, porte... Alors oui, c'est physique, mais quand on mange équilibré (et bio !), on est plein d'énergie, et quand on apprend bien le métier, on apprend à utiliser ce corps pour ne pas trop le faire souffrir. Être agriculteur, c'est dans ce sens, un peu comme être sportif de haut niveau en fait ! Et puis en plus, la vie est belle car il existe des disciplines, comme le yoga, qui peuvent vous transmettre des super pouvoirs pour vous réparer en cas de panne !

Pour moi, cette fatigue n'est rien comparé au bonheur d'être en contact avec la Nature. Ce contact consiste concrètement ici à désherber, semer, planter, replanter, faucher, récolter, nourrir le sol de composte, protéger les plantations fragiles de sciure, apprendre les fruits, les légumes et les plantes, etc... je réveille tous mes sens, me laisse envahir par la Nature, et c'est bon ! Je suis parfois fatiguée certes, mais ce qui se passe dans mon corps et mon esprit est si puissant que l'éventuelle peinibilité du travail en est amoindrie. Qu'est-ce qui est si puissant ? Peut-être la surprise de me sentir part de cette Nature ? Cette surprise me semble dingue, dans la mesure où il est juste évident qu'en tant qu'êtres vivants, on en fait tous partie, de cette Nature ! Je réalise en fait à quel point je la connais mal, malgré tout le respect que j'ai pour elle. Imaginez, avec tout l'intérêt que je porte aux fruits et légumes, j'arrive à peine à les reconnaître dans le jardin ! Je n'en suis pas très fière, même si j'ai quand-même fait des progrès en deux mois.... Et je ne vous raconte pas hors du jardin... j'ai très peu de connaissances des arbres, des fleurs, des nuages, de comment tout cela fonctionne... malgré tout, en prenant ici le temps d'être dehors, je me réjouis de sentir au plus profond de moi-même un début de reconnexion. C'est en cela que je trouve cette expérience agricole spirituelle : je suis en train de développer un rapport à la Nature qu'il est très difficile à expliquer... quelque chose à voir avec un bien-être intérieur, tout personnel... juste le fait d'être bien là. C'est simple et rassurant, c'est extraordinaire et très stimulant. La question de la spiritualité est assez nouvelle pour moi qui ne me suis jamais sentie concernée par ce sujet auparavant. Mais ici, non seulement je commence à la vivre malgré moi, mais en plus, Greg et Libby en connaissant un rayon en spiritualité et méditation, ils m'en ont beaucoup parlé en faisant des parrallèles  entre les cultures bouddhiste, aborigène, indienne, africaine... humaine (J'ajouterais bien celles du berger et du marin scrutant au loin...). Vous ne serez donc pas étonnés de voir plus bas, une photo du Lama de Launceston prise sur leur propriété le jour où il est venu bénir cinq drapeaux qui répandent le bien-être tout autour. 

Je suis sur la voie de la reconnexion, mais ce n'est vraiment qu'un début. En effet, la Nature totale, hors de toute trace humaine, celle qu'il y a au-delà des clôtures de la propriété, elle m'impressionne toujours autant et je la crains ! Ici, dans cette propriété au milieu du bush, j'en aurais des occasions d'aller vraiment en son cœur mais... il est toujours difficile de partir me balader seule dans le bush, parce que j'ai peur de me perdre ou des serpents ou autre ! Pourquoi j'ai peur ? Parce que je n'ai pas appris à être dans ce genre de situations ! On en sait des choses sur le serpent par exemple, on peut en parler, faire des schémas etc, mais l'expérience du serpent en pleine Nature, combien d'entre nous l'a vraiment vécue ? C'est pas Wikipédia qui va nous la "mailer" ! Bref, ma reconnexion n'est pas encore achevée : la connaissance de la Nature, qui je pense, doit être à la fois scientifique, sensible et spirituelle, est à développer me concernant... j'ai encore du boulot !

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L'agriculture bio travaille avec la Nature, pas contre elle. C'est même cette dernière qui commande, et c'est à nous de la comprendre pour mieux nous adapter. Comme elle est toujours en mouvement, imprévisible, il est difficile de respecter un emploi du temps : on peut avoir un plan éventuel, mais la théorie est ici souvent contrariée et doit s'adapter en fonction de la météo de chaque jour, des récoltes (qui quand elles sont mûres, ne peuvent pas attendre), des imprévus (un possum qui a passé tous les obstacles et atteint puis endommagé les branches bourgeonnantes des arbres fruitiers... il faut le piéger et le chasser, construire une protection pour les arbres)... Aussi, ce n'est pas parce qu'un travail n'est pas achevé un jour qu'il le sera le lendemain, cela dépend de l'urgence du jour. C'est le patron qui sait ce qu'on doit faire. Il est trop fort, le patron. Avec les années et la passion, il a appris à doser les ingrédients nécessaires pour avoir de bons résultats : intuition, savoir-faire, écoute de la nature, expérience. J'adore être au contact de gens comme lui, qui semblent tout savoir. En plus d'être en capacité de m'apprendre sur le métier et la Nature, je ressens chez lui une sagesse, qui impose le respect (c'est un métier où on a le temps de penser ! génial !). Il y a aussi une pédagogie que j'apprécie, liée à la technicité du métier : pas besoin de grands discours, juste ce qu'il faut pour comprendre quoi faire et pourquoi, puis il me montre les gestes, toujours très précis et adaptés selon le travail. Je peux bien essayer de chercher une autre façon de faire, ce n'est pas moi qui vais révolutionner l'agriculture ! Je fais donc exactement ce qu'il me dit de faire et il n'y a pas plus efficace. Quand je n'ai pas chopé le bon geste, il me dit patiemment "ok, I'll show you again"... une fois que j'ai le geste ou que je sais utiliser l'outil nécessaire, il est rassuré et peut vaquer à une autre occupation. C'est ainsi, entre autres tâches, que j'ai fauché un champ d'orties, récolté à l'aide d'une petite faucille de la mélisse, ramassé des patates à l'aide d'une drôle de fourche, sillonné, labouré... (le problème par contre, c'est que je connais mieux le vocabulaire en anglais et que j'ai un mal fou à traduire !). Une fois acquises la confiance et les explications du patron, il y a quelque chose de jouissif à exécuter, peut-être parce que le travail, bel et bien accompli, apparaît immédiatement : en effet, en cas de démotivation, il suffit de tourner la tête pour se sentir fier d'avoir déjà fait tout cela, et se rassurer. Encore un milieu où le soucis de l'efficacité et de la méthode sont bon d'avoir... ça m'plait !

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Je travaille le plus souvent dehors, quelque soit le temps (la garde-robe s'adaptant, ce n'est pas vraiment un problème), mais quand il pleut trop, je travaille dans le packing shed, qui est l'endroit où on fait sécher les herbes, puis les empaquète. C'est en fait un peu comme un atelier où on fait un travail d'usine, mais en plus sympa bien-sûr ! On colle des étiquettes sur les emballages en plastique, par exemple Stress Ease tea qui est un mélange d'herbes, puis on ajoute le code-barre et la date d'expiration, pour enfin les remplir de la tisane en question, selon le grammage. On met la radio nationale, qui diffuse des émissions vraiment intéressantes, donc c'est plutôt un bon moment. Puisque je parle de cela, j'en profite pour vous donner un exemple très concret d'une plante pour laquelle j'ai participé à presque tout le processus : l'ortie, dont les feuilles ont pour propriété d'être toniques, dépuratives, diurétiques et anti-inflammatoires. Un jour où les orties ont atteint la taille d'environ 50cm, nous les avons fauchées, réparties sur des tamis, qu'on a ensuite suspendus dans le packing shed pour le séchage. Après une dizaine de jours, les orties, sèches, étaient prêtes à être empaquetées ; mais avant, il a fallu séparer les tiges des feuilles, que l'on garde. Pour cela, je les ai frottées sur un tamis géant "fait-maison" et j'ai dû enfiler une combinaison en jean et deux paires de gants, parce que même si c'est bon pour le corps, les orties, même sèches, ça pique ! Une fois les feuilles isolées et affinées, elles étaient prêtes à être empaquetées.

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La présentation que je fais du métier d'agriculteur bio est quelque part un peu idyllique dans la mesure où je parle peu des difficultés, mais bien-sûr, il y en a, comme partout. Par exemple, il faut de sacrés conviction et courage pour maintenir une propriété comme celle où je suis en ce moment. Il paraît qu'elle est petite, mais moi je suis impressionnée par la taille, étant donné que le personnel se fait parfois rare. Et la Nature, elle n'attend pas. Aussi, même si le patron sait ce que sont les priorités, je devine que parfois, cela lui fait mal au cœur de remettre certaines choses à plus tard. Arracher les mauvaises herbes par exemple, c'est un travail qui ne finit jamais et qui est pourtant primordial pour favoriser la croissance des végétaux ! Je pense bien avoir passé plus de dix heures dans un champ de menthe poivrée à enlever la flick weed, qui aussi jolie soit-elle, est redoutable à cause de ses petites graines que le vent dissimule partout afin d'envahir le-dit champ... mais de nouvelles sont encore apparues... malgré tout, demain, il faut récolter le calendula, replanter le céleris s'il ne fait pas trop chaud et installer le système d'arrosage pour l'orge... donc la flick weed, ça sera pour dans quelques jours, quand elle se sera multipliée bien comme il faut ! Avec l'agriculture bio, il faut accepter que tout prend du temps, on apprend à être patient et confiant. La vie est belle parce qu'on fait ce qu'on aime, mais le travail est quotidien, intense... et l'argent ne coule pas à flot, même si l'affaire marche. Mais bon, on est là loin de l'idée que le salaire est ce qu'il y a de plus important dans la vie et comme nos nombreuses activités sont rarement coûteuses ou onéreuses, on s'en sort (ceci-dit au fond, on pense bien-sûr qu'avec tout le travail fourni, ce n'est pas juste que l'agriculteur gagne moins qu'un employé de bureau... mon article est trop long, je ne peux pas parler de cela ici !).

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Donc voilà, le travail dans cette ferme bio m'apprend, en plus de réfléchir à ma relation à la Nature et au métier d'agriculteur, à me servir de mes mains et d'outils (tenus par mes mains  !), de la préparation du sol à l'emballage, en passant par la plantation, le désherbage et la récolte... tout cela avec pour fond sonore des oiseaux et rien d'autre et pour vue, du vert, des falaises, des fleurs et encore des oiseaux... même le brouillard, dans ce contexte, on s'y fait. Et en plus, parce que chanter ne réchauffe pas que le cœur des hommes, on nous encourage à montrer nos talents à toute cette végétation dont on attend de bons et jolis résultats. Yummy !

** Les jeux de mots sont toujours moins drôles quand ils sont expliqués, mais celui du titre étant un peu tiré par les cheveux et moi tenant à vous faire rire, ou du moins, sourire, je pense que c'est mieux de passer par là. "I reckon : action with Nature" signifie "Je pense : action avec la Nature". Ce qu'il y a d'éventuellement amusant est la ressemblance de sonorité avec l'expression que j'utilise dans l'article "Reconnexion avec la Nature" ! hahaha ! Notez que le "with" ou "avec" est très important... J'en profite pour ajouter que l'idée de la reconnexion avec la Nature ne m'est pas venue d'elle-même : je suis très influencée par Greg et Libby avec qui j'ai passé deux mois et avec qui nous avons énormément parlé de cela. Merci à eux pour cette piste de réflexion, si essentielle à mes yeux, à mon cœur !
Si vous voulez en savoir plus sur leur projet, vous pouvez visiter leur site : http://www.highlandherbs.com.au/

Lilydale, vendredi 27 novembre 2009, 14h (4h du mat' en France)

24 octobre 2009

Comme un wallaby dans le bush

"Are you familiar with snakes ?" ("Tu as l'habitude des serpents ?") C'est une des premières questions que l'on m'a posées lors de mon arrivée dans cette deuxième ferme où je fais du WWOOFing, toujours en Tasmanie... éh ouais, c'est le genre de détails auxquels il est normal d'avoir pensé un minimum quand on veut vivre en plein milieu du bush !... car si la première ferme où j'étais était assez isolée, celle-la est carrément perdue ! Greg, le patron, m'avait prévenue par mail : "Our environment here is immersion in Nature really.There is no influence from the world outside. If you are here alone you have silence." ("Notre environnement est vraiment une immersion dans la Nature. Il n'y a pas d'influence du monde extérieur. Si on est seul ici, on entend que le silence.") Et il ne m'a pas menti ! La maison en bois qu'il a construite avec sa femme Libby est perchée à 650 mètres d'altitude au milieu du bush (dryforest en bas et rainforest en haut s'il vous plait, c'est-à-dire forêts sèche et tropicale) et est entourée de falaises ! Ici, je vois plus de wallabies (petits kangourous) et d'oiseaux que d'êtres humains, même si nous sommes assez nombreux à vivre sur la propriété... 4 personnes dans la famille + nous les WWOOFers, qui sommes entre 4 et 7, cela varie. C'est un peu comme si on vivait en communauté ici. La famille vit dans la maison et les WWOOFers sont dispersés autour, dans des cabanes en bois, un bus aménagé ou leurs tentes ou vans. Moi je crèche dans une cabane à 5 minutes de la maison et c'est trop cool !

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Il faut à peu près trois jours à chaque nouvel arrivant pour commencer à se sentir à l'aise, trouver ses marques... même pour moi qui ai l'habitude de m'adapter aux maisons et aux familles, puisque c'est ainsi que je vis depuis le mois de janvier. Mais ici, c'est spécial, car même si on l'a voulu, après avoir roulé si longtemps presque sans croiser personne avant d'arriver à la maison, au début, on se sent un peu en prison car isolé, loin de tout... et à cela s'ajoute l'inquiétude de se faire une place dans cette "communauté". Les premiers jours, cela m'a un peu découragée, mais finalement, j'ai réussi à faire mon trou et j'apprécie vraiment les gens avec qui je vis... il m'a juste fallu un peu de temps pour accepter cette nouvelle situation - géographique et sociale.

Certains WWOOFers ne restent qu'une journée alors qu'ils ont prévu de rester plus longtemps, pas vraiment prêts à vivre si isolés ; d'autres au contraire prolongent leur séjour, tellement ils se sentent bien dans cet environnement. Les raisons de leurs venues sont variées : parfois, ils sont intéressés par le petit papier que le patron leur donnera à la fin du séjour, qui comptera pour pouvoir allonger leur Working Holiday Visa, parfois ils sont là pour expérimenter la vie dans le bush, en apprendre sur ce qui pousse là, parfois c'est le projet de leurs vacances... Ils sont australiens, chinois, coréens, français... et sont de tous âges. Ce qui semble tous nous unir est que l'on se pose tous des milliards de questions sur la vie et sur nous. On est tous un peu paumés, mais super ouverts et plein d'espoir... c'est marrant, c'est comme si on attendait de la Nature et de cette expérience qu'elles nous prédisent notre avenir !

J'avais prévu de rester dans cette ferme jusqu'à fin novembre... et je vais m'y tenir ! Je ne reste pas là pour me persuader que je peux vivre "coupée de la civilisation" comme on dit pour parler de la vie "loin d'une (grande) ville", mais parce que le projet de cette famille me plaît particulièrement... et parce que - puisque l'on parle de civilisation - les gens que je rencontre ici sont assez "civilisés" pour m'apporter tout ce dont j'ai besoin dans ce domaine !

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Le projet de Libby et Greg, c'est avant tout de vivre en harmonie avec la Nature avec un grand N. C'est pour cela qu'il y a 27 ans, ils ont acheté un terrain où il n'y avait aucune trace humaine, en plein bush, même s'ils avaient à construire, et la maison, et la route pour y accéder. Au début, ils vivaient sous une tente et vendaient des jonquilles. Maintenant, ils vivent d'un commerce de plantes médicinales et herbes à thé qu'ils font pousser, et d'un énorme potager pour nourrir la famille et les WWOOFers. Vivre en harmonie avec la Nature ne se limite évidemment pas à vivre isolés de tout pour cette famille : c'est plutôt un fil conducteur, à partir duquel tout un mode de vie s'articule, de la façon la plus cohérente possible. Aussi, on fait au mieux pour ne pas perturber l'écosystème naturel, par exemple en n'intégrant pas d'animaux comme des chiens, des chats, des moutons, des vaches (etc) qui pourraient rompre les chaînes alimentaires. Cela ne veut pas dire qu'ils sont contre ces industries : d'ailleurs ils en consomment les produits.

Un autre principe, très présent, est de ne rien gaspiller de ce que la Nature nous donne, à commencer par la nourriture : on se sert autant qu'on veut pourvu qu'on finisse son assiette et bien-sûr, on ne jette jamais les restes. Le fait de jeter de la nourriture ne serait pas un si gros problème en soi, puisqu'elle retournerait dans la nature après avoir été compostée ; il s'agit plus d'être conscient de la chance qu'on a d'avoir à manger tous les jours et de l'honorer en la respectant. La nourriture n'est pas un droit, c'est un don. Je suis sûre que quand on commence à respecter des choses aussi simples que cela au quotidien, la notion de respect peut s'ouvrir plus largement en général.

Je me rends compte que de vivre en limitant le plus possible les gaspillages, que ce soit la nourriture, l'eau ou autre et donc en faisant au mieux pour protéger l'environnement n'a rien de nouveau pour moi : c'est en effet dans cet état d'esprit que je vivais à Paris, même s'il est impossible d'y "vivre en harmonie avec la Nature" ! Ici, entourée de gens si respectueux et connaisseurs de la nature, je vais donc plus loin, et c'est bien car il y en a toujours à apprendre dans ce domaine. Peut-être qu'à mon retour, je pourrais être prof anti-gaspillage ?! En voilà une super idée, tiens ! Un premier argument, pour convaincre mes élèves, serait certainement que cela permet de faire des économies ! Non mais c'est vrai, même moi, avec mes quatre sous, j'ai réussi ces dernières années à acheter en majorité bio (nourriture, cosmétiques, produits quelconques), sûrement juste parce que je ne jette jamais la nourriture ou n'abuse pas de la lumière et du chauffage ! Et pourtant, je ne me prive pas et ne suis pas focalisée là-dessus. C'est juste une question d'habitude, cela s'apprend.

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De réaliser leur rêve de vie en pleine nature et donc à l'écart de tout n'empêche pas à cette famille d'être intégrée dans la société et attentive au monde extérieur. "Be aware of" ("Être conscient de") est une expression que j'entends souvent ici, que ce soit à propos de la nourriture, des dangers, des malheurs, du bonheur, de nos états intérieurs et extérieurs, des autres, bref, de tout... Greg et Libby voyagent très souvent en Inde, où la pauvreté est très présente et leurs 6 enfants y sont tous allés plusieurs fois, dès leur plus jeune âge. Cette conscience du monde permet de parler de tout, quelque soit l'âge, et c'est sûrement de là que vient cette grande part d'humanité que je distingue chez eux. On a bien sûr le droit d'être heureux, mais pas trop de se plaindre. D'ailleurs, je n'entends jamais personne se plaindre de quoi que ce soit, même de la part des deux petits derniers, qui ont 9 et 14 ans et qui restent des enfants/ados... mais sans les caprices.

Un autre élément extérieur qui marque beaucoup cette famille, c'est le fait que Libby est docteur et travaille avec différentes organisations comme le Centre aborigène de Launceston et les Flying Doctors (des docteurs qui se déplacent en avion, afin d'accéder à n'importe quel endroit, dont les îles). Elle est donc au cœur de réalités sociales que seulement peu de gens ont la possibilité d'approcher...

... et moi, j'estime que j'ai une chance incroyable de vivre avec des gens comme elle, Greg et ceux que je croise dans les hauteurs de Liffey. Bien sûr, point de télé dans cette maison et malgré cela, je n'aurai jamais le temps d'écouter toutes les histoires qui se racontent là d'ici mon départ !

... et je me sens bien, comme un wallaby dans le bush...

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(J'ai rajouté quelques photos dans l'album Tasmania... série "Liffey". D'autres viendront probablement s'ajouter bientôt...)

Liffey, samedi 24 octobre 2009,16h30 (7h30 du mat' en France)

1 octobre 2009

En vallée du Lys

Reprenons où nous en étions... le WWOOFing, qu'est-ce que c'est ? Pourquoi la Tasmanie ? Quelle mouche m'a piquée pour quitter tout ce que je connais de l'Australie pour me lancer seule dans cette nouvelle expérience ?
Après une semaine passée à Lilydale (à 20kms de Launceston, au Nord de la Tasmanie) dans la ferme bio de John, Lesley et leur fille Jasmine, je peux apporter quelques éléments de réponse.

Cette "ferme bio" regroupe en fait plusieurs entreprises, qu'ils ont eux-mêmes montées. Lesley gère un immense potager : elle le designe, l'entretien et vend la production sous forme de paniers que les clients viennent chercher le samedi. Elle sème ce que ceux-ci lui commandent. Elle aimerait, dans les périodes où abondent les récoltes, ouvrir les portes de ses potagers pour que d'autres clients, ponctuels, s'y servent directement et paient au poids... John est monsieur bricolage donc il a toujours quelque chose à faire. Il a planté il y a quelques années des arbres fruitiers partout autour de la propriété : surtout des fruits rouges, quelques pruniers et des noyers. Pour le moment, les récoltes n'abondent pas, mais ça viendra. Il gère aussi la location de leurs deux bed&breakfast (gîtes) et les allers et venues des WWOOFers. Ils produisent aussi du miel (quel bonheur !) et vendent des œufs (quel bonheur bis !).

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En gros, je suis chez eux pour leur donner un coup de main dans leur vie professionnelle surtout, mais aussi parfois, dans celle du quotidien... et pour cause, je vis sous leur toit, donc ça serait dingue de ne pas y participer ! Les tâches sont variées selon les besoins et la météo : je peux jardiner, aider à déplacer des trucs (genre un tipi !), faire le ménage dans les bed&breakfast, nourrir les poules, faire quelque chose de tous ces légumes qui arrivent tous les jours... je travaille environ 4-5h par jour, plutôt le matin, puis je suis libre. J'ai alors le temps de bouquiner, de me promener, de passer du temps avec eux (écouter Neil Young, lire Tintin en Espéranto, mater des films, jouer de la musique...)... Et comme ils sont adorables et que je ne peux pas tenir en place, je "travaille" volontiers un peu plus : dehors s'il fait beau et dedans pour cuisiner si le temps n'est pas très clément. Je ne suis absolument pas obligée d'en faire plus, mais ces activités sont tellement plaisantes que je les fais assez naturellement... surtout la cuisine... comme c'est agréable d'avoir le temps d'inventer ou d'explorer de nouvelles recettes en fonction de ce que je trouve dans le jardin et les placards ! (Je réalise que partout où je vais, la visite de la cuisine est toujours le meilleur moyen de me sentir chez moi !)

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Je ne suis pas payée pour ces travaux, mais logée et nourrie. Ca pourrait être suffisant en soi, mais en fait, je reçois bien plus en me plongeant dans le quotidien de ces gens : de l'inspiration et de la réflexion. Ils réalisent leur rêve en vivant dans un environnement sain, tout en étant prêts à accueillir chez eux des inconnus pour minimum une semaine... bien plus qu'un échange de services de base, il s'agit d'une vraie rencontre, où les goûts, les idées et les expériences de chacun se rencontrent et se nourrissent.

Pour eux, accueillir des WWOOFers, c'est non seulement de la main d'œuvre pour presque rien, mais c'est aussi une ouverture sur le monde extérieur. Ils ont beau être plus qu'investis dans leur entreprise, ils restent aussi très curieux de ce qui se passe ailleurs, d'où leur engagement dans des réseaux internationaux (WWOOFing, groupe australien Esperanto) ou locaux (bed&breakfast, vente de paniers-légumes, ateliers de sensibilisation à l'environnement...). Internet joue un rôle très important pour coordonner tous ces intérêts et pour rester en contact avec le monde. Je pense que ça leur facilite beaucoup la vie et la stimule parfois. Ce n'est pas la première fois que je rencontre des gens qui se lancent dans le bio et je remarque que la plupart du temps, ils ne viennent pas de ce milieu, mais plutôt de la ville et ont eu une expérience professionnelle antérieure autre... c'est peut-être grâce à cette facilité de communication qu'ils arrivent à trouver un équilibre entre leur activité et leurs autres intérêts, plus sociables... Mais d'où qu'ils viennent, j'admire et je m'inspire de leur passion, de leur engagement et de leur envie de partager tout ça.

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Pour moi, être WWOOFeuse est passionnant parce que j'expérimente un mode de vie que je ne connaissais jusqu'à présent que chez les autres : de la nature partout, une maison loin de tout (enfin y'a pire), un travail physique et d'extérieur quelque soit le temps et tous les jours, peu de visites... tout ça impliquant qu'il faut faire avec ce qu'il y a sur place, que ce soit la nourriture (shopping une fois par semaine pas plus), les gens, le temps. Au début, je me demandais un peu ce que je faisais là... il pleuvait, ventait et faisait froid (alors que dans les Blue Mountains le printemps avait déjà commencé à fleurir et réchauffer les jardins), et j'étais là, perdue au milieu de nulle part avec des gens que je ne connaissais pas en train de charger des brouettes de crottin de cheval ! Mais c'est marrant comme le cerveau se conditionne, car même si les différentes activités liées au jardinage peuvent être répétitives, éreintantes et solitaire, je me suis vite ressaisie en les appréciant comme des moments de méditation et de réflexion. J'ai en effet un temps fou pour penser à la vie, au passé, au présent, au futur, à mes envies, à mes valeurs... à moi en somme, décidément, encore et toujours ! Cela m'a permis en quelques jours de sentir que quelque chose s'assume de plus en plus en moi : je suis un mélange de ville et de campagne, je suis heureuse dans les deux environnements et il faut que je fasse quelque chose de ça ! C'est une révélation-décision qui n'étonnera pas ceux qui me connaissent bien, mais là, je ne sais pas pourquoi, ça me paraît encore plus évident qu'avant... Depuis que je suis en Australie, à part les 4 mois passés à Newtown, j'ai fui les villes et les plages pour profiter autant que possible des terres, des montagnes, et vivre autrement. Je sais que je ne pourrais pas vivre si isolée et travailler la terre tous les jours sur le long terme, mais je dois bien avouer que je me sens très à l'aise dans ce mode de vie "écolo"... Pour moi maintenant, il est normal de boire l'eau du toit, de prendre une douche quand le poêle a chauffé assez d'eau pour que ce soit agréable (dans un tel environnement, on ne ressent pas le besoin de se laver tous les jours... et ne pensez pas que c'est sale, c'est pas vrai), d'utiliser des toilettes à compost, d'être végétarienne (je confirme que c'est l'alimentation que je préfère), etc... et on n'a pas besoin de me prier pour arracher des mauvaises herbes toute une matinée, je le fais avec plaisir !

J'en apprends aussi bien-sûr beaucoup sur l'agriculture bio et c'est tout un nouveau champ lexical en anglais qui s'ouvre à moi... Déjà pour commencer, "bio" se traduit par "organic"... Je ne manquerai pas de vous faire partager ce monde quand je maitriserai mieux le sujet... j'ai hâte de tout vous dire de ma nouvelle passion : le vers-de-terre ! Oui-oui, à part être laid, il est parfait !

Pour en finir sur le WWOOFing, je voulais juste vous informer que le concept est international et qu'il est ouvert à tous, même avec un visa de touriste. Il faut payer une adhésion et un bouquin qui donne accès aux fermes bios du pays concerné (environ 40€ pour l'Australie) puis contacter celles qui vous inspirent. Après, chacun sa méthode pour "faire le tri" ! Moi j'ai décidé de choisir une région pour commencer... et j'ai choisi la Tasmanie parce que c'est là-bas qu'il fait le plus froid ! Eh ouais pas folle la guêpe, je préfère qu'il fasse 15-20°C pour travailler en plein air plutôt que 30°C comme c'est déjà le cas à Sydney ! Bref, le WWOOFing est un bon tuyau à connaître quand on veut voyager en vivant avec des locaux tout en apprenant sur l'agriculture, le jardinage... ou, dans une autre version... en bronzant, en se musclant et sans payer l'hôtel !

Après une semaine à Lilydale, je migre demain dans une autre ferme, à Liffey (à 60kms de là) dans laquelle je resterai probablement plus longtemps...

Let's continue...

Un nouvel album photos "Tasmania" est en ligne. Je le complèterai de temps en temps.

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Lilydale, jeudi 1er octobre 2009, 21h20 (13h20 en France)

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18 septembre 2009

Ceci et cela l'Oz est aussi si l'on ose

J'avais promis de vous montrer au travers de photos et vidéos prises lors du roadtrip de juillet et août un échantillon de la variété australienne visitée. Je ne mets donc pas tout dans cet article, mais vous pouvez en voir plus en parcourant les trois nouveaux albums photos, intitulés Roadtrip New South Wales, Roadtrip Queensland et Roadtrip Northern Territory. Je les ai classés par État, ce qui respecte du coup chronologies de temps et de trajet. Canalblog est bien, mais pas parfait, et après avoir testé plusieurs façons de classer les photos, histoire de le piéger, il gagne quand-même en ne respectant pas toujours l'ordre que j'ai décidé...

Enfin, avant de vous laisser déguster tout ça, je précise que je partage les crédits de ces photos avec Ranger Matthieu... thanks mate ! (celle du poisson n'est pas de nous, et je ne sais pas de qui...)


EN vivant aux environs de Sydney, je n'avais pas ressenti que la culture cowboy était si ancrée en Australie... c'est donc peut-être une des choses qui m'a le plus surprise finalement ! Voici deux courts films pris lors de l'une des hebdomadaires soirées de bullriding et de horseriding de Rockhampton, LA capitale du bœuf. Les cavaliers ont moins de 24 ans et ils doivent rester sur l'animal 8 secondes. Ambiance incroyable et souvenirs inoubliables... Admirez le courage des cavaliers et du staff présent dans l'arène, toujours prêt à contrer l'animal au cas où le cavalier tomberait... dans la 2e vidéo, admirez en plus l'adresse du cowboy qui monte un cheval ultra bien dressé, la paire étant là pour rattraper le cheval fou à la fin...


SANS grande surprise par contre, la Grande Barrière de Corail s'est révélée... magnifique ! L'approcher est déjà en soi susceptible d'être un moment inoubliable, mais quand cette approche est en plus couplée de la première plongée de sa vie, elle est encore plus mémorable ! Nous ne sommes pas descendus bien bas, seulement à 12 mètres, mais cela a bien suffit pour admirer de beaux coraux, des poissons aux couleurs si vives qu'on a envie de leur sourire et pour ceux s'y sont pris mieux que moi, entendre le chant des baleines... et être bien impressionnée comme ça par "le Grand Bleu" et tout l'attirail de plongée !

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DE nombreuses forêts nous avons visité... mais aucune de nos photos n'est à la hauteur de leur beauté, c'est bien dommage... Immenses arbres, faune très particulière, voire endémique (on a vu des platypus... pardon, des ornithorynques ! si si !)... Au Nord Est, la rainforest (forêt tropicale) est d'autant plus folle qu'elle est vraiment très dense, humide et se jette dans l'océan... dans lequel il y a des crocodiles et des méduses dont les morsures peuvent être fatales si on n'y jette pas de suite du vinaigre dessus !

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UNE autre chose bien fascinante, c'étaient les lignes droites interminables, les grandes et plates étendues et surtout... le désert. Ce n'est pas un désert sans rien, mais presque... à part de petits arbres secs parsemés et éventuellement quelques animaux, tout y est : pas de traces humaines et station service avant des centaines de kilomètres, la chaleur et la sècheresse, la sensation de solitude, le silence... et des cieux magnifiques... je n'en avais jamais vu d'aussi grands !

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LE paysage, longtemps le même dans le désert, pourrait paraître long et soporifique, mais quand on est touriste, on accepte tout plus facilement, et même, on s'amuse d'un rien ! Par exemple à l'approche d'un roadtrain, c'est carrément l'éclate ! Les roadtrains sont des camions qui peuvent être longs de plus de 50 mètres. On en croise surtout dans le Northern Territory, où les routes sont longues, droites et pas trop fréquentées. On en trouverait qu'en Australie, aux États-Unis, au Québec et au Canada... Lorsqu'on croise /double/est doublé par un roadtrain, on doit non seulement avoir conscience de sa largeur, sa longueur et sa puissance pour adapter sa conduite en fonction... et quand on le croise sur une dirt/graveled/unsealed road (une route pas goudronnée), comme la route de sable rouge qu'on a empruntée pour aller voir Nancy, on doit se garer le plus possible sur le côté opposé et attendre qu'il passe, car il déplace tellement de poussière et de graviers que pendant environ 15 secondes, on n'y voit pas à 10 mètres !


ENFIN, quelques nouvelles du front, puisque je suis là... Je suis, après le départ de Matthieu, restée quelques jours à Sydney pour revoir les copains, et depuis, je vis à nouveau chez Dianne et David, dans les Blue Mountains, là où tout a commencé pour moi, en janvier dernier. A croire que j'ai trouvé mes montagnes de substitution, en attendant de retrouver mes chères Pyrénées ! C'est vrai quoi, à chaque transition de ce voyage australien, il faut que j'y revienne... besoin de m'y ressourcer, de me sentir à la maison.

Je resterais avec grand plaisir ici jusqu'à la fin de l'année, mais j'ai décidé que j'avais encore une aventure à tenter : le WWOOFing (World-Wide Opportunities on Organic Farms), ce qui consiste à travailler bénévolement dans des fermes bios en échange d'un toit et de nourriture. Et l'Australie n'étant pas assez grande pour moi, mercredi prochain, je prendrai l'avion pour passer l'océan et atterrir en Tasmanie, cette île assez grande, située au sud de l'Australie. On verra quand j'y serai, mais ça me fait un peu penser à la relation France-Corse, ou, le "Continent et la Corse"... en Tasmanie,  je crois qu'ils disent the Mainland pour parler de l'Australie qu'on connaît... j'aurai l'occasion d'en reparler bientôt !

Et puis une petite photo de moi, prise aujourd'hui... un peu fière de m'être surpassée pour atteindre le sommet de cette falaise...

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Wentworth Falls, vendredi 18 septembre 09, 21h (13h en France)

4 septembre 2009

Raide senteur

Comme vous le savez, en juillet, le roadtrip, qui parcourait la côte Est de Sydney à Cairns, nous a permis de bien nous familiariser avec ces petites choses que le joli mot de "Australie" englobe (cowboys, plongée sous-marine dans la Grande Barrière de Corail, parcs nationaux, animaux dangereux ou pas, kilomètres, étendues infinies, kangourous morts, verdure/sécheresse, champ de cannes à sucre... je ne vais pas jusqu'au bout de l'énumération, je ne veux pas que l'ordi bugue).

En août, rodé, le roadtrip a continué dans la même lancée, tout en se dotant d'un nouvel intérêt : les Aborigènes. Je ne vais pas vous faire un cours sur leur histoire et leurs croyances, il y a wikipédia pour ça ; de plus, les questions posées autour des conditions de vie de ce peuple sont tellement complexes que je n'aurais pas la prétention de tirer des conclusions sur quoi que ce soit, après si peu de temps passé sur "leurs terres". Je peux simplement vous livrer ce que j'ai ressenti en traversant le Northern Territory, de Darwin à Alice Springs, là où ils sont principalement regroupés (avant, "leurs terres", c'était bien plus que ça... maintenant, c'est principalement ça).

Je note que je suis moi-même étonnée de ne pas m'être intéressée plus en amont à ce qui se cachait derrière ce mot, qu'on aurait presque une gène à prononcer, comme c'est le cas lorsque l'on parle d'un peuple qui est ou a été martyrisé. Les Australiens utilisent souvent le mot indigenous. Bref... n'ayons pas honte de les appeler "Aborigènes", je ne trouve pas ce terme moins noble qu'un autre.

Ma curiosité, ponctuelle, a pourtant été sincère dès mon arrivée en Australie, quand je recueillais à droite à gauche les avis des personnes rencontrées. Un film m'a quand-même permis de me poser pas mal de questions lorsque j'habitais encore à Newtown : Samson & Delilah (sortie en France le 25 nov 09), qui raconte la fugue de deux ados aborigènes vers la capitale du Red Center (le Centre Rouge... parce que là-bas, tout est rouge : le sol, la roche) : Alice Springs... leur fugue vers la ville, là où sont les Blancs, est pleine d'espoir pour eux, mais on sent bien le fossé entre les deux civilisations, avec une impression que les passerelles n'arriveront jamais à se construire. Je crois que le mot "civilisation" n'est pas exagéré... en tous cas, je le trouve plus adapté que "différence culturelle" par exemple pour parler des différences entre leur société et la société australienne, qui vous vous en doutez, ressemble à la nôtre, en France. Le fossé est tel que je dis chapeau au mot "Australie" pour les regrouper.

Non seulement, il y a toutes ces différences, mais en plus, les Aborigènes, on les voit rarement, d'où le fait que j'ai eu peu d'occasions de penser à eux. J'en avais bien vu quelques-uns à Sydney, bourrés ou défoncés, errant... puis un peu en meilleure forme à Cairns, Darwin et Alice Springs, mais en général, ils ne vivent pas vraiment dans les villes et plutôt dans des communautés à l'écart des belles routes goudronnées. En tant que touriste, une visite éclaire ne suffit pas pour les rencontrer. J'ai cru comprendre que Blancs et Noirs ne se mélangent de toutes façons pas vraiment, même dans les villes.

Tout cela étant bien intrigant, nous avons, de diverses façons, été d'autant plus attentifs à tout ce qui les concerne. Aux alentours de Darwin, nous avons été dans la parcelle du Kakadu National Park qui ne nécessite pas de permis spécial pour y accéder, pour admirer la beauté de sites naturels sacrés à partir desquels leurs croyances sont en partie fondées, et les peintures qu'ils peignent sur la roche depuis des millénaires.

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Expos, sortes de conférences données par des rangers, lectures (etc) nous ont bien sûr beaucoup appris et nous ont permis de nous positionner sur le fait de grimper ou pas le plus grand monolithe au monde, rouge, qui émerge du désert, rouge : Uluru... qui pourrait bien symboliser la polémique : il est à la fois au centre du pays et adoré tant par les Aborigènes pour qui est il sacré, que par les Australiens et les touristes pour qui c'est un endroit incontournable à visiter (surtout à la lumière du lever puis du coucher du soleil) ou même un challenge à grimper tellement c'est physique et que la vue est trop super de là-haut. Et nous là-dedans ? Et bien on a fait les touristes puisqu'on était présents aux deux rendez-vous, par contre, on n'a pas grimpé, respectant les Aborigènes pour qui l'ascension est une offense aussi violente que par exemple danser la lambada sur l'autel de Notre-Dame de Paris pour des Chrétiens.
Uluru, c'est l'endroit le plus controversé, mais il n'est pas le seul... par exemple, à 50 kms de là, même si on en entend  moins parler, les Olgas, ces dômes formés de la même roche, sont aussi sacrés... et on comprend, c'est tellement beau... et à 300kms, Kings Canyon... toujours du rouge, partout...

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Enfin, nous avons eu la chance de finir notre périple dans le Red Center chez une infirmière australienne (Nancy) que j'ai rencontrée il y a quelques mois et qui travaille dans une clinique située dans le désert près d'Alice Springs, auprès de communautés aborigènes éparpillées autour. Nous avons dû louer un 4x4 pour emprunter une route de 200kms de sable rouge, ce qui était déjà en soi une aventure absolument géniale !

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Chez Nancy, nous sommes restés deux jours, ce qui n'a pas été assez pour se rendre sur les lieux où les Aborigènes vivent (on ne va pas comme ça chez ces gens, même si on en a envie... question de délicatesse), mais on a au moins pu se rendre compte des conditions climatiques qu'ils supportent (chaleur, sable...) et poser toutes les questions qu'on voulait à Nancy... et... comme elle craignait un peu qu'on s'ennuie, elle a eu la très bonne idée de nous trouver une petite mission : préparer le repas du midi pour l'équipe de la clinique (personnel soignant et autre), qui comprend quelques Aborigènes ! Évidemment, on était plus que enthousiastes à l'idée d'honorer cette proposition ! On nous a demandé de cuisiner quelque chose à base de kangourou sans trop de légumes parce que ce n'est pas trop dans les habitudes du coin... du coup, éh ben on a inventé la pizza au kangourou ! Succès garanti !

Le Red Center m'a vraiment beaucoup plu pour la beauté de ses paysages et la richesse culturelle que j'y ai perçue, mais j'en retiens un certain sentiment de malaise, dû à cette question, toujours en suspens, du fossé entre ces deux cultures. Au fond, je ne sais même pas si il faut vraiment chercher à construire des passerelles... mais en même temps, le travail est en cours depuis pas mal de temps maintenant, même si le gouvernement a mis du temps à considérer les Aborigènes et à reconnaître ses torts concernant leur sort. Il semble vouloir trouver des solutions pour que les Aborigènes s'intègrent dans la société australienne, ou pour améliorer leur quotidien... mais pas toujours de façon très habile, cohérente... essayez d'imaginer, par exemple, comme ça fait bizarre de croiser ce panneau partout dans les territoires aborigènes :

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Dur-dur de prendre parti... quel type de vie est plus respectable que l'autre : celui qui considère que la nature est sacrée ou celui qui la protège, l'entretien et la fait découvrir au monde ? Celui qui vit en harmonie avec la nature et qui a confiance dans l'instinct et respecte les mêmes traditions (quotidien, art, culture...) et croyances depuis des millénaires ou celui qui explique tout par la science, l'histoire, la géographie, l'argent depuis moins longtemps (mais depuis un moment quand-même) ? Celui qui boit pour oublier ou celui qui tente d'interdire l'alcool ?...

Peut-être que déjà, si les programmes scolaires australiens passaient un peu plus de temps à parler de cette réalité avec leurs élèves, cela allègerait probablement tensions, mépris, racisme et autre problème d'intégration et d'incompréhension...

Newtown, vendredi 4 septembre 09, 9h20 (1h20 du mat' en France)

6 août 2009

Vive le van l'hiver !

Depuis Bundaberg, nous avons comme prévu continué la route jusqu’à Cairns, où nous avons dû rendre notre super van…. Tristesse ! Nous l’aimions tant !

Ca a été l’occasion de faire un petit bilan des kilomètres parcourus : 4500 depuis Sydney, alors que je vous annonçais la distance la plus directe, celle de la Highway (sorte d'autoroute) entre Sydney et Cairns qui est de 2600kms… Voilà ce qui arrive quand on est un peu trop curieux !
Je ne vous raconterai pas ici la suite du périple et vous dirai simplement qu’il a continué à bien se dérouler, toujours dans la même belle énergie (visites de villes, de parcs nationaux, première plongée en tant que plongeuse, premier rodéo en tant que spectatrice…). Par contre, je prendrai du temps début septembre pour faire une sélection de photos sur le thème de la diversité (celle des paysages, des couleurs, des formes, des cultures, des modes de vie...).

Après 33 jours de « vagabondage » sur les routes australiennes, j‘ai plutôt envie de vous faire part de cette expérience toute particulière et nouvelle pour nous.
Je commencerai par confirmer que la voiture est un excellent moyen de voyager en Australie (dans le monde ?) car elle permet de quitter les sentiers battus pour plus d‘aventures ; le van est peut-être le meilleur moyen, puisqu‘on n‘a pas besoin de planter sa tente et qu'on s‘y sent bien protégé de tout. Le van 4x4 serait certainement encore mieux pour pouvoir emprunter toutes les routes.

De roder sur les routes australiennes m’a permis de comprendre un peu mieux cette intrigante phrase plusieurs fois entendue auparavant : « les distances sont longues en Australie »… C’est effectivement une jolie façon d’annoncer que pour aller d’une ville à une autre, cela prend souvent pas mal de temps, tant elles peuvent être éloignées. Et au-delà de cette évidence, on comprend avec l’expérience que d’autres paramètres que les kilomètres à parcourir sont à prendre en compte pour évaluer la durée d’un trajet ! Vous allez à votre tour comprendre pourquoi il faut 10h pour parcourir 600kms…

Avant de prendre la route, nous avons été mis en garde contre les dangers de la route, dont le principal serait sûrement de rouler la nuit, lorsque toutes sortes d’animaux reprennent leurs terres et goudrons, et ne comprennent pas que les phares des voitures, qui les attirent tant, leur seront fatals… et qu’ils pourront l’être aussi pour les chauffeurs ! Nous avons lu des témoignages horribles d’accidentés de la route, qui pour juste éviter des animaux, ont donné un coup de volant et se sont retrouvés dans le décor. L‘astuce pour sauver sa peau, c’est de foncer dans l’animal, quitte à bousiller sa voiture et l‘animal bien sûr… c’est charmant l‘Australie, oui oui… on n’a pas eu l’occasion d’expérimenter cette astuce, mais on rêverait d’avoir un van avec un pare-buffle au cas où !
Selon les régions, nous sommes avertis des énergumènes pouvant entraver notre route : casaors, koalas, vaches… et l’animal le plus redouté est paradoxalement celui dont les Australiens sont le plus fiers : le kangourou ! Aussi avons-nous vu, pour peut-être 10 kangourous en pleine santé, des centaines de cadavres le long des routes, avec même parfois des corbeaux et des aigles finissant les restes… ça fait vraiment froid dans le dos parfois ! Essentiellement pour cette raison, la conduite de nuit n’est vraiment pas recommandée et certaines polices d’assurance vont jusqu’à ne pas prendre en charge les accidents qui ont lieu la nuit !

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Nous avons tout de même conduit de temps en temps la nuit, car n’oubliez pas qu’ici, nous sommes en hiver et que les journées sont courtes ! Au début du road trip, il faisait nuit à 17h30 ! Maintenant ça va mieux, on peut trainer au moins une heure de plus…
Le « plan», quand on voyage de nuit, c’est d’arriver à se faire doubler par un camion (je ne vous ai pas encore dit, mais les camions ici, ils font peur tellement ils sont gros !), parce que eux, ils s’en foutent pas mal d’éclater un kangourou ! Après, il faut réussir à suivre le camion de près… ce qui n’est pas facile parce qu’ils vont vraiment très vite ! Donc je confirme, la conduite de nuit n’est vraiment pas une partie de plaisir !

De jour ou de nuit, la fatigue est aussi un danger dont il faut se méfier… rappelez-vous, les distances sont longues… et parfois monotones : il nous est arrivé de rouler de longues minutes, toujours tout droit, sur de gros axes routiers, tout seuls, sans la moindre présence humaine dans les rétros… et ce qu’on a vécu est « gentillet » à côté de ce qui existe dans le désert ! La plus grande ligne droite au monde se trouve au sud de l’Australie et est longue de 147kms…

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Heureusement, les régions étant conscientes de la monotonie de certaines routes et du danger que représente la fatigue, on trouve de nombreuses rest area (aires de repos) le long des routes, toujours très bien équipées en toilettes (toujours propres, toujours avec du PQ, quel bonheur), en eau même si pas toujours potable, parfois en douche froide et vraiment presque toujours en BBQ ! Les Australiens sont effectivement tellement accrocs au barbecue que l’Australie toute entière en installe gratuitement à leur disposition, même dans des endroits complètement improbables pour nous qui n’y sommes pas habitués (du genre, sur une aire de repos perdue au beau milieu d’un parc national, à laquelle on accède par une piste toute pourrie et trouée… ou encore, devant un office du tourisme, ou encore au bord de la plage… partout, vraiment. D’ailleurs, presque tous les Australiens ont un barbecue chez eux).

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Nous, on n’a même pas encore profité des BBQ - mais ’faudrait quand-même. Par contre, en vivant dans un van, on était bien contents de trouver ces confortables rest areas, qui tout comme le van, sont devenues nos repères quotidiens. Parfois on y revenait une deuxième nuit, mais le plus souvent, on changeait tous les jours, au gré des programmes. Au début, c’était un peu étrange pour nous de vivre comme ça, puis nous nous sommes sentis de plus en plus à l’aise, pour enfin nous sentir chez nous… partout !
Un autre repère, dont on est moins fiers, c’est le McDo…. Ça me fait mal rien que d’écrire le mot ! Mais voilà, en arrivant dans une nouvelle ville, c’est à chaque fois l’endroit où on est sûrs de trouver internet gratuit, alors nous pêchons en nous y rendant régulièrement… honte à nous ! Parfois, heureusement, on nous prévient relativement à l'avance de ce bonheur qui nous attend...

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La vie en van nous va si bien, que, après avoir rendu le notre à Cairns et pris l’avion jusqu’à Darwin, nous allons en re-louer un pour quelques jours, le temps de visiter les alentours de cette ville du Territoire du Nord. Il est ensuite probable qu’on en re-re-loue un lorsque nous serons du côté d’Alice Springs, en plein centre du pays.

Vive le van l’hiver en Australie… peut-être pas en été par contre.
Nous sommes à Darwin, c’est l’hiver et il fait 36 degrés…

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Darwin (Northern Territory), jeudi 6 août 2009, 16h40 (9h10 du mat' en France) (il y a une demie-heure de décalage horaire entre l'est du pays et le centre... je ne savais même pas que c'était possible ! Donc 7h30 entre vous et moi.)

22 juillet 2009

Sydney-Bundaberg

Voilà un peu plus de trois semaines que Matthieu est arrivé et qu'un autre chapitre de ma vie austrélienne a commencé. Il y a tant de choses à déjà raconter que je ne sais pas par quoi commencer ! Procédons par ordre chronologique, ça lancera le truc !

La première semaine a été consacrée à la fois à la visite touristique de Sydney (ses rues, son zoo...) et de Newtown (tous les endroits que j'aime !) et aux "au revoir" à tous mes amis... Un petit concert à la maison, avec pour interprètes Lyn et moi et quelques-unes de ses élèves, a permis de marquer le coup. Petits cadeaux de départ, promesses de se retrouver après notre road trip, fin août... ça faisait chaud au cœur, comme à chaque fois que je quitte un endroit.

Puis a vraiment commencé le nouveau chapitre, tout aussi aventurier que le premier, mais totalement dans un autre genre puisqu'il est lié à la vie de nomade ! Il y a six mois, l'arrivée en Australie, suivi du besoin de me poser dans un endroit pour quelques temps, avait déjà été un grand chamboulement pour moi. Mais maintenant que ce dernier est à peu près maîtrisé, compris, je suis contente de me relancer dans l'aventure, si différente, du voyage... très chamboulante aussi !   
Dans l'article précédent, je vous disais en gros le parcours prévu pour ces deux mois, donc je ne me répèterai pas et me contenterai juste de vous dire que je vous écris de Bundaberg, la ville de la canne à sucre et du rhum, à 2h de route au nord de Brisbane, histoire que vous ayez une idée géographique.

Nous avons loué un van, tellement bien aménagé et équipé qu'on s'y sent presque aussi bien que chez nous et voilà, on est parti de Sydney, libres comme l'air, avec pour seule contrainte de rendre le van le 4 août à Cairns, soit à 2634 kms de Sydney ! (en fait, on fait plus de kilomètres, parce qu'il faut ajouter les nombreux crochets que l'on fait dans les terres assez régulièrement)
Fidèle à moi-même, j'ai avant de partir, calé quelques points de chute chez des amis, à droite à gauche, surtout au début du parcours en fait, ce qui nous a guidés dans nos premiers pas dans ce vaste pays. C'était bien, parce que même si on avait plein d'envies de base, comme aller à la plage, faire du bushwalking (rando) ou autre, le pays est tellement grand qu'on peut vite se retrouver intimidé comme devant une feuille blanche, en ne sachant pas par quel bout commencer ! Bref, la vie de nomade, rythmée par quelques ancrages sociaux pour faire le plein d'anecdotes, c'était top !

J'aurais certainement l'occasion de m'étendre à d'autres occasions sur des descriptions de la nature, mais ici, j'ai plus envie de dire quelques mots sur chacune des familles qui nous a reçus, même s'ils seront forcément réducteurs et faibles par rapport à la richesse des moments vécus. Autant de visites, autant de plongées dans des univers différents... rien que ça, c'est dépaysant !

Notre premier arrêt n'était pas très loin de Sydney, dans un endroit que je vous ai déjà pas mal décrit : les Blue Mountains ! C'est là que j'ai fait mes débuts en tant qu'Austrélie il y a six mois et j'avais très envie d'y retourner quelques jours. En plus, comme c'est à environ deux heures de route de Sydney, c'était parfait pour tester la conduite à gauche. Et bien en fait, on s'y fait vraiment vite, même pas peur ! (ok ok, il ne faut pas trop serrer à gauche, sinon, ça fait peur au co-pilote).
Nous avons donc passé deux jours dans la si jolie maison de Dianne et David, à randonner, escalader, buller, manger végétarien, passer des bons moments avec eux... il faisait froid, mais il faisait beau, et c'était super de s'éloigner de la ville.

La destination suivante était bien éloignée et nous a permis de prendre conscience que les distances australiennes ne s'envisagent pas comme en France. Pour aller à Armidale, qui est situé entre Sydney et Brisbane, donc à environ 600kms, tout le monde nous a dit que c'était une long drive (long trajet) et qu'il fallait compter la journée ! Effectivement, on a mis 10h ! Il y a de belles routes en Australie, mais pas comme nos belles autoroutes, et souvent, surtout quand on s'enfonce dans les terres (inland), elles sont tortueuses et pas toujours bien entretenues, donc gare aux gros trous qui arrivent tout d'un coup.

Qu'allions-nous faire à Armidale ? haha ! C'est là que ça devient fou ! Mes assidus fans (en tant que flûtiste) se souviendront forcément du morceau que j'ai interprété à la basse "The voice of the crocodile"... composé par un certain Benjamin Thorn... australien ! Je vous passe les détails qui font que, après l'avoir contacté il y a quelques mois, nous avons été invités chez lui et sa femme ! J'ai donc rencontré mon idole et il a même joué, comme ça, tout simplement, rien que pour nous, le-dit morceau... un grand moment !
Au-delà de la rencontre flûtistique, c'était aussi une rencontre avec sa femme, Cécile qui enseigne la flûte à bec, leur vie, leur environnement, leur ville, Armidale, où on se caille comme c'est pas possible, mais où il est normal de jouer de la flûte à bec ! Benjamin édite des partitions avec une amie, chez qui on est allés et là, on a halluciné : on s'est retrouvé dans une baraque perdue au milieu de nulle part où l'une des salles est consacrée à des partitions de flûte à bec, une autre à la lutherie et à l'invention d'instruments de musique... tout ça dans un froid de canard avec vue sur un élevage de chèvres gardées par des alpagas ! Je ne sais pas si je retournerais à Armidale, mais je sais déjà que j'ai une possibilité de travailler à mi-temps dans cette étonnante demeure-business pour donner un coup de main à l'édition des partoches. On verra, comme d'hab...

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Après Armidale, nous sommes redescendus un peu vers le sud-ouest, à Gunnedah, que pas grand monde ne connaît, chez mon amie Kelly, que, souvenez-vous, j'ai rencontrée complètement par hasard dans un magasin de Sydney, au tout début. Enfin... "rencontrée"... c'est ce que je croyais ! Ce n'est en effet qu'après avoir parcouru les 27kms qui isolent la propriété de ses parents de Gunnedah qu'on peut découvrir qui elle est vraiment ! En roulant vers Gunnedah, le changement de paysage nous donnant de plus en plus l'impression que nous étions dans un western, nous avait déjà mis sur la voie, mais je n'avais pas imaginé un instant que ma petite Kelly était une cowgirl !! Aussi à l'aise sur un cheval qu'au volant d'un immense 4x4, changeant le troupeau de 200 vaches de pâturage en conduisant une moto à travers la brousse... elle m'a sciée ! En fait, tout nous a scié pendant ces trois jours : avant d'arriver, on avait juste compris qu'on verrait des vaches et que la baraque était paumée et on était curieux de voir comment des agriculteurs australiens vivaient. On avait effectivement bien compris les deux premiers points, mais on n'aurait pas pu imaginer le troisième... que la vie de ces "agriculteurs" est si indépendante, douce, heureuse et très moderne. La maison est si loin de tout que tout est prévu pour ne pas s'ennuyer et ne pas avoir envie de sortir de la propriété : piscine, jacuzzi, terrain de tennis, billard, chevaux, confort et chaleur... on se sent instantanément bien là et on serait bien restés un peu plus... je n'en dis pas plus, la moitié de ce qu'il y a à dire, suffit certainement déjà pour rêver.

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C'était d'autant plus dur de quitter ce superbe endroit que la vie dans le van commençait vraiment... pas facile après tout le confort que nos amis nous ont offert ! Nous avons donc quitté Gunnedah pour rejoindre la côte vers Byron Bay, dont la région est très connue pour ses magnifiques plages et ces beaux rouleaux qui font trop kiffer les surfeurs, et pour ses modes de vie hippie et alternatifs. La température a enfin augmenté... toute douce, et ça a fait du bien.

Après quelques nuits dans le van, nous avons encore trouvé une maison pour nous accueillir, à une heure au sud de Brisbane, chez des gens qui élèvent des alpagas, ces animaux qui ressemblent un peu à des lamas ! Nous savons donc maintenant tout sur ces bêtes, qui sont capables de garder des troupeaux (enfin en tous cas de chasser les renards) tels des chiens et dont la laine est si douce.

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Nous avons ensuite passé deux jours dans la troisième plus grande ville australienne, Brisbane, qui nous a bien séduits pour sa douceur de vivre et sa tranquillité. Même le CBD (central business district... le centre des affaires) ne m'a pas stressée, comme ça a été le cas à Sydney. Et surtout, ce qu'on a adoré, ce sont les falaises du quartier Kangaroo Point, au bord de la Brisbane River, éclairées la nuit avec barbecue et tables de pique-nique pas loin s'il vous plait ! On a trouvé un gars qui avait le matériel nécessaire pour grimper et hop, on est resté là un sacré bon moment.
Il faisait carrément chaud et là, on s'est dit que cette ville ne devait pas être si bien que ça en été ! Depuis qu'on a passé Brisbane, on réalise enfin ce que tout le monde nous disait en nous félicitant d'avoir choisi la période hivernale pour visiter le nord du pays...

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Voilà, je vais un peu vite sur tout et n'en dis pas la moitié (les paysages, les routes, le choix des lieux qu'on visite, les kangourous et les koalas, trouver un endroit où dormir, les burgers, les randos dans le bush ou le long des plages de rêves...) et ai du coup la douloureuse sensation de bâcler mon article, mais c'est la faute à cette vie de nomade, qui ne me permet pas d'écrire dans les meilleures conditions ! Rarement le courant pour brancher mon ordi, encore plus rarement, je capte un wi-fi et sinon il faut payer donc pas tous les jours, et ce n'est pas facile de vivre les événements à fond les ballons et d'avoir le recul nécessaire pour en parler en même temps, ... et puis en même temps, ça fait du bien de couper un peu avec toute cette technologie !

Je promets de m'appliquer plus quand je retournerai à une vie plus urbaine. En attendant, jusqu'à la fin août, le style restera probablement un peu vacancier...

Bundaberg (Queensland), mercredi 22 juillet 2009, 13h (5h du mat' en France)

16 juin 2009

Plus que, plus que...

Silence radio pendant presque 3 semaines... "que se passe-t-il", se demandent certains ?
Résumé : patrons partis pendant tout ce temps au Liban pour la période électorale, donc gestion de la boulangerie avec mon collègue Adam, donc des journées encore plus de ouf qu'avant avec plus de responsabilités (genre, en plus d'être serveuse, barista, sympa et souriante, veiller à ce que tout soit nickel, encadrer l'équipe et faire un peu de cuisine), donc une Austrélie concentrée, investie et lessivée... mais très heureuse de cette expérience de quasi managment. Maintenant que les patrons reviennent, je retrouve des missions de serveuse et des horaires à peu près normaux, du genre, après dure négociation, à peine plus qu'un temps complet, ce qui me permet d'être moins fatiguée et de profiter de mon temps libre pour faire autre chose ! Ouf !

Je tenais vraiment à avoir plus de temps pour moi, car la fin du séjour à Newtown approche et je suis passée en mode "c'est les dernières fois que je fais ceci ou cela, ou que je vois telle personne ou telle autre"...

Plus que 18 jours dans le coin, répartis ainsi : 8 jours de travail effectif, 2 day off, environ une semaine de vacances.
Plus que quelques moments pour profiter de mes amis...
... ceux de l'escalade : Thomas, Xantiana, Hadrien et Zeb... et ceux d'ailleurs, comme Sarah, Kelly et Laura...
... ceux de la boulangerie : Adam, Jo, Jacquie, qui sont mes chouchous, et Olivier, qui en fait partie même s'il ne travaille pas à la boulangerie, mais à la pizzeria, qui lui est accolée... le hasard fait que que nous sommes rencontrés en servant des cafés à Erskineville, mais qu'on aurait pu se rencontrer à Paris, puisque sa mère vit dans l'immeuble où j'ai passé mes 5 premières années et qu'on a été dans le même lycée, mais pas au même moment (j'adore raconter cette histoire) ! Et on se marre bien à se parler français hyper fort d'une terrasse à l'autre ! Tant que ça fait aussi rire les clients, on ne se gêne pas !
... l'environnement de Lyn : sa famille, son école, ses amis, nos quotidiennes discussions où on refait le monde en rigolant beaucoup... et puis on s'est enfin mises sérieusement à jouer de la musique ensemble et maintenant qu'on se comprend bien, on a du mal à s'arrêter ! On joue presque une heure par jour, tout ce qui nous passe sous les yeux... on "bouffe" des partitions et c'est un régal ! Nous avons calé un concert dimanche 28 juin avec au programme plusieurs pièces où on joue ensemble ou en solo et on a invité aussi d'autres interprètes. Le public sera composé de quelques-uns de ses amis et surtout... des miens !

Plus que, plus que... ça sent la nostalgie à plein nez, dis-donc !
Pourtant, il serait faux de ne vous transmettre que ce sentiment, il est vrai, présent, car...

Plus que 10 jours avant qu'un autre chapitre de mon expérience austrélienne ne commence... dans lequel je devrai partager la vedette avec un autre personnage, qui répond au nom de Matthieu avec 2T, et ce... jusqu'à la fin du mois d'août !! Je ne pense pas avoir besoin de faire un dessin à ceux qui ne le connaissent pas, pour expliquer qui il est par rapport à moi...
Contrairement aux autres "plus que" qui annoncent une fin très proche que je voudrais ralentir, celui-la me paraît chaque jour une éternité... pour plusieurs raisons ! A celle, bien sûr très forte, de retrouver Matthieu, s'ajoute celle de ne plus être seule pendant un temps en partageant mon expérience austrélienne : jusqu'à présent, j'ai adoré et j'avais besoin de me retrouver seule face à tout ce que j'ai vécu depuis mon arrivée, mais de savoir que je vais pouvoir d'une part "montrer" à quelqu'un qui me connaît d'avant l'Australie tout ce que j'ai construit ici, et d'autre part, construire un autre projet avec ce quelqu'un, donc différemment, est très excitant !

Pour ces deux mois, un projet existe, dans ses grandes lignes : passer une semaine à Newtown et ses environs, puis se lancer dans un grand tour de 13000kms... oui oui ! Ca va vite ici, les kilomètres, il suffit de dire : "ah ben on pourrait monter au nord par la côte Est jusqu'à Cairns, ce qui fait déjà 2000kms, puis aller à Darwin (centre-nord) et redecendre jusqu'à Alice Springs (centre du pays) et si on a le temps, faire un saut à Melbourne et à Canberra", et voilà !

Voici une petite carte, pour quelques repères... n'oubliez pas que l'Australie est plus grande que 14 fois la France !

australie

Entre les lignes, il y a déjà quelques rendez-vous de prévus chez des gens, parsemés sur cet immense territoire (éh oui, je suis bien la fille de mon père), et beaucoup d'envies... voir l'environnement multicolore de la Grande Barrière de Corail, faire du bushwalking (rando), de l'escalade, glander, s'intéresser à la culture aborigène (Darwin-Alice Springs)... la gestion du temps s'annonce très libre et compte sur l'improvisation... la gestion de l'espace envisage tous les moyens de transports, à commencer par le van... la gestion de l'argent ne devrait pas être un problème, puisque j'ai bossé comme une malade pendant trois mois pour vivre tranquille sans bosser en juillet et août.

Voilà, entre la nostalgie des derniers moments et la hâte d'un nouveau projet, mon cœur balance ces jours-ci... et il faut aussi que je pense un peu à ce que je ferai de septembre à janvier... des idées dans la tête, bien sûr, toujours, mais qui ne se concrétiseront pas si je ne me bouge pas dès maintenant !

Newtown, mardi 16 juin 2009, 13h30 (5h30 du mat en France)

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