De fil en aiguille

14 mars 2009

Pour la 5e fois depuis que je suis dans ce pays, je déménage !
Je suis pour le moment restée une dizaine de jours dans chaque endroit. A chaque fois, c'est une nouvelle fenêtre qui s'est ouverte à moi, j'ai découvert des environnements et des fonctionnements différents, m'obligeant à m'adapter, à m'ouvrir, à parfois fermer les yeux sur des habitudes qui pourraient me déranger... et à chaque fois, les rencontres humaines ont été très enrichissantes et les séparations remplies d'émotions.

Les premiers jours sont toujours un peu étranges parce qu'on apprend à se cerner mutuellement, mais très vite, l'échange devient généreux et sincère. Tout ça, c'est super, mais j'avoue que je suis contente d'avoir emménagé aujourd'hui dans une maison, encore avec une famille, où je peux rester tant que je veux, c'est-à-dire, si mes plans ne changent pas, jusqu'à juillet. J'aime m'adapter à de nouvelles situations, mais j'apprécie aussi de voir comment les choses évoluent dans le temps. En restant un peu plus de trois mois dans cette nouvelle maison, je vais pouvoir me créer une petite routine de quartier et approfondir mes relations avec une famille. J'ai remarqué que plus je fréquente les mêmes personnes, plus mon anglais s'améliore avec elles. Avec les gens que je rencontre pour la première fois, je raconte un peu ma vie, j'écoute la leur, mais ce n'est pas toujours facile de tout suivre. Quand je vois régulièrement les gens, que j'ai des repères avec leur accent, leurs expressions, leur mentalité, leur histoire, la compréhension est de plus en plus aisée et permet de rentrer plus dans les finesses de la langue... cette aisance est sûrement liée à une complicité en train de naître, à une envie commune de partager nos expériences.

De fil en aiguille, j'ai déménagé plusieurs fois, toujours pas le biais de "bons plans" de mes amis des Blue Mountains. Là j'achève une période de 10 jours chez une famille qui vit à Maroubra, une des suburb de Sydney... pas loin de la mer, mais assez loin du centre de Sydney, ce qui n'était pas l'idéal puisque toutes mes activités se déroulent à Sydney. Malgré le rythme super actif de cette famille de quatre enfants qui font des milliards d'activités (soccer (=le foot pour nous), cricket essentiellement), j'ai vraiment passé de bons moments. Voici une photo de Maroubra Beach, la plage la plus proche de chez eux, prise avec mon nouvel appareil photo :

Aujourd'hui, j'ai emménagé à Newtown ! Rappelez-vous, c'est LA suburb où je rêvais de vivre ! C'est à 10 minutes de bus (et de vélo si j'en ai un un jour !) du centre de Sydney et c'est bondé de petits restos et de second hand shop (sortes de fripes). C'est bruyant, mais animé et j'y ai déjà mes petites adresses... D'autre part, le décor est assez spécial... une séance photo et un article exprès sur tout ça bientôt, c'est sûr !

Non seulement j'emménage dans le quartier de mes rêves, mais en plus, chez une prof de piano et de clavecin (Lyn) !!! Le hasard fait bien les choses parfois. Elle donne ses cours dans la maison, où il devrait donc y avoir pas mal de passage et de la musique toute la journée (un piano à queue et deux clavecins dans la salle, un en 440, un en 415 s'il vous plait). Bien sûr, puisque nous nous sommes de suite très bien entendues, nous avons déjà prévu de jouer ensemble. Je suis évidemment plus que ravie, d'autant plus que j'y reste plus de trois mois.

Le même jour où j'ai rencontré Lyn, un resto de Newtown (genre fast-food, mais assez class) m'a appelée pour me proposer de bosser pour lui (à 10 minutes à pied de chez Lyn). Je n'en pouvais plus de bonheur, vous imaginez... mais... je me suis un peu trop enflammée ! J'ai au début trouvé que le feeling passait bien entre le patron et moi, jusqu'à ce qu'il me parle de sous. Il m'a d'abord proposé de me payer au black, parce que je suis une traveller et que donc je ne travaillerai pas longtemps pour lui... raisonnement qui pouvait se tenir et que j'ai accepté... puis il m'a proposé un tarif horaire indécent. Sur le moment, je n'étais pas certaine qu'il soit indécent car je n'avais pas réfléchis au tarif au black. J'ai donc froncé les sourcils et on a convenu qu'on en reparlerait plus tard. Suite à cela, je me suis renseignée auprès de différentes personnes, et toutes ont considéré que c'était de l'exploitation. Alors voilà, là, j'ai déjà fait deux jours soit-disant de formation, où j'ai bossé en fait comme tout le monde, et gratuitement (le boulot tenait à ça, donc j'ai accepté... je sais, je suis peut-être idiote, mais j'assume sur ce coup), et maintenant, je dois passer au resto jeudi prochain pour parler de l'emploi du temps de la semaine d'après, où je ne bosserai que deux ou trois jours ! Ce projet est donc bien loin de mes espérances ! J'ai l'intention de négocier mon salaire, mais surtout, je m'accorde la liberté de continuer à chercher du boulot ailleurs et de pourquoi pas, le planter au dernier moment. Je suis prête à bosser dur, mais pas à être exploitée, et même s'il m'augmentait, ça serait dur pour moi de savoir que les trois Népalais qui bossent avec moi sont payés moins, juste parce qu'ils ne sont pas renseignés.

Du coup depuis hier, c'est à nouveau la grosse "cogitation"... il faut que je trouve un moyen d'élargir mon champ de recherches. Je pense à donner des cours de français, pourquoi pas à garder des enfants... peut-être à passer une formation pour apprendre à faire des cafés (j'vous jure, tout le monde dit que c'est super balaise et du coup, les jolis cafés qui ne servent que du café ne veulent pas m'embaucher !), passer le RSA (Responsible Service of Alcohol) , qui est une formation me permettant de travailler dans des lieux qui servent de l'alcool, me prostituer... hihi, non ça, ça sera la dernière carte après plein d'autres...

Voilà où j'en suis... après les premiers temps de découverte du pays, rythmés par une insouciance et une quête de nouveaux repères, je me confronte à une autre réalité, un peu plus difficile à gérer, mais constructive et intéressante... toujours ! J'avoue que je pensais qu'il serait plus rapide de trouver un petit boulot et qu'il est donc un peu difficile d'accepter que je mette plus de temps que prévu pour en trouver un. J'ai aussi appris hier que les 2/3 des jeunes qui voyagent comme moi avec un Working Holiday Visa essaient de s'installer sur Sydney. Il aurait donc été plus judicieux que je pose mes valises dans une autre ville... donc je verrai... je me laisse encore un peu de temps ici, puis si je désespère vraiment, je songerai à changer mes plans. Après tout, qu'est-ce qui me retient ici, à part le fait que je suis en train de me faire de nouveaux amis et que je viens d'emménager dans un super endroit ? Je préférerais vraiment rester là jusqu'en juillet, mais je me laisse la possibilité dans un coin de ma tête de bouger, toujours guidée par l'idée de rester "open-minded' et libre pendant cette année...

Rien à voir, mais je ne vous ai même pas dit que Félicie s'est envolée pour le Japon, où elle reste trois mois ! Elle mérite bien un merci public et intersidéral pour tout ce qu'elle a fait pour m'aider à lancer mon aventure en Australie ! Merciiiiii !

Pour suivre son périple, il y a son blog : http://lafeedici.canalblog.com/

Allez, pour finir, une petite photo de ma coloc'... elle a l'air cool :